un mouvement, un genre, une mode ?

la renaissance d´un genre

où le son n´est pas prisonnier d´un jeu de règle purement scolastique, qui justifie son existence par des règles préétablies

où le son est intégré, marié, à des jeux, de ressorts, des mécanismes qui en ouvrent et multiplient le potentiel

où l´interprète n´est pas un élève anonyme du conservatoire qui a réussi son concours d´entrée dans un orchestre,

où il est présent, à lui-même, en tant que personne, avec un genre, un age, une vie,
et que sa virtuosité anonyme n´est plus sollicitée que marginalement

où le corps et l´oeil sont présents, sans pour autant que la musique disparaisse, ou devienne secondaire
     c´est au contraire la musique en premier, mais la musique étendue à des dimensions plus vastes
la musique rétablie à son champ d´expression corporelle, théâtrale

une musique qui n´habite plus seulement le temps, mais aussi l espace.

qui retrouve un lien avec la vie, avec ce que la vie a de plus précaire, de moins esthétisée. c´est le rêve d´un art qui soit une médiation avec l´expérience humaine, et non un miroir abstrait de cette expérience. un art qui ne soit pas auto référentiel, mais ouvert sur les aléas et les imprévus de ce qui lui est étranger: la lumière, le mouvement, le texte, la rue.

une musique qui souffle, qui vieillit avec nous, qui ne cherche pas l´éternité comme horizon, qui ne pense pas la grande salle de concert comme étalon de son succès, comme condition de sa survie.

une musique qui refuse les prix, mais accepte la confrontation avec  le monde.

qui ne se rêve pas en statue de marbre, héritière d´un savoir millénaire.

qui réintègre la performance unique, non recommençable,

qui refuse la fonctionnalité du concert, des instruments, des ensembles, des chefs, des directeurs artistiques

qui exclut les tournée et les cds, qui vit dans des lieux qui ne la souhaite pas.